- gréer
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• 1666; grayer « abattre (un mât) » 1636; agreier XIIe; du scand. greida « équiper »♦ Mar. Garnir (un bâtiment, et par ext. un mât) de voiles, poulies, cordages, etc. (⇒ gréement). Gréer une vergue. — Navire gréé en goélette.gréerv. tr.|| Mettre en place (un élément du gréement).— Par ext. Gréer une ligne de pêche.d2./d Avoir pour gréement, pour élément de gréement, en parlant d'un bateau.⇒GRÉER, verbe trans.MAR. Équiper (un bâtiment) de tout ce qui lui est indispensable pour être en état de naviguer (voiles, cordages et poulies). Gréer un chalutier, une embarcation, un navire, un vaisseau :• ... dès qu'il ouvrait la bouche, le charme opérait. Gomboust m'enseignait à gréer un bateau, à lancer un cerf-volant, à construire une fontaine de Héron...A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 153.♦ P. ext. Disposer la mâture d'une certaine façon. Il était gréé en goëlette (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 218). Certains paquebots (...) comme « La Bourgogne » de la Compagnie Générale Transatlantique, étaient gréés en 4 mâts (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p. 86).En partic. Gréer des cacatois, un mat, des perroquets, une vergue. Nous devons le rencontrer en courant la même bordée; faites (...) gréer les bonnettes (SUE, Atar Gull, 1831, p. 20). Pencroff avait gréé sa voile de flèche et, ayant tout dessus, il marchait suivant une direction rectiligne, relevée à la boussole (VERNE, Île myst., 1874, p. 338).P. métaph. Le marquis s'était assis à son tour et gréait son lorgnon (...) pour mieux voir son ami s'emporter (LA VARENDE, Roi d'Écosse, 1941, p. 122).REM. Gréeur, subst. masc. ,,Spécialiste de chantier naval qui fabrique, répare et règle les gréements`` (BARBER. 1969).Prononc. et Orth. : [
], (il) grée [
]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol et Hist. 1. Ca 1170 agreier « équiper, mettre en état » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 16, 13); 2. a) ca 1180 agreier « pourvoir un navire de ses accessoires » (G. DE BERNEVILLE, Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 929); b) 1636 grayer « abattre le mât » (Vie des saints de Bretagne, Paul, 6 ds Fr. mod. t. 16, p. 300); c) 1666 gréer un mât « pourvoir de ses accessoires » (COLBERT, Lettres, instructions et mémoires, éd. P. Clément, t. 3, 1, p. 41); d) 1797 « munir un vaisseau de tous les accessoires nécessaires à sa propulsion... » (C. M. GATTEL, Nouv. dict. lang. fr.). Mot venu de l'Ouest, où il a développé les sens plus généraux de « mettre en état » et de « pourvoir de vêtements » (FEW t. 16, p. 55), empr. de l'a. nord. greida « équiper, arranger » (DE VRIES Anord.), cf. m. néerl. gereiden « id. », m. h. all. gereiden « id »; le préf. a- (1 et 2a) s'explique sans doute par l'infl. de verbes fr. tels que abiller « préparer, apprêter » (v. habiller). Agréer, ainsi que les autres mots mar. de cette famille à l'exception d'agrès, ont été remplacés par une forme simple sans doute pour éviter l'homon. avec agréer « trouver à son gré ». Fréq. abs. littér. : 65.
gréer [gʀee] v. tr.ÉTYM. 1666; grayer « abattre (un mât) », 1636; agreier, XIIe; du scandinave greida « équiper ».❖♦ Mar. Garnir (un bâtiment, et, par ext., un mât) de voiles, poulies, cordages, etc. (⇒ Gréement). || Gréer une goélette (⇒ Équiper). || Gréer une vergue, la garnir de toutes ses poulies, filières, marchepieds. — Gréer une embarcation, l'équiper de ses accessoires. — Passif et p. p. || Ce navire est gréé en goélette, sa mâture, son gréement sont disposés de la même façon que sur une goélette.1 Je possédais un canot à voiles (…) Il avait un pont coupé, avec un coqueron, et il était gréé en sloop (…)Baudelaire, Trad. E. Poe, les Aventures d'A. Gordon Pym, I.2 La Jane Guy était une goëlette de belle apparence (…) Elle aurait dû être gréée en trois-mâts-barque et différer à tous égards des constructions usitées pour les mers du Sud.Baudelaire, Trad. E. Poe, les Aventures d'A. Gordon Pym, XIV.3 Elle portait brigantine, misaine, trinquettes, focs, flèches, et pouvait gréer une fortune pour le vent arrière.J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 169.❖DÉR. Gréement (et gréage), gréeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.